Dans le cadre d’un appel à projets du CNOMK sur « Santé mentale et kinésithérapie », une étude menée à Nancy entre 2020 et 2025 a exploré le rôle du kinésithérapeute dans la détection et la prise en charge du burnout. Le projet, structuré en trois axes (revue de littérature, enquête auprès de praticiens, entretiens avec des experts), a produit des résultats probants.
- Les kinésithérapeutes identifient facilement les manifestations physiques du burnout (douleurs, tensions, fatigue), mais peinent à repérer les signes cognitifs ou émotionnels. Néanmoins, les experts en santé mentale reconnaissent leur utilité dans la gestion du stress, la relaxation et la promotion de l’activité physique.
- Une mapping review de 311 études a montré que 91 % des interventions kinésithérapeutiques (yoga, massages, renforcement musculaire, qi gong...) avaient des effets positifs sur le burnout. De plus, une revue systématique a confirmé l’efficacité de programmes d’activités physiques variées, en particulier ceux combinant plusieurs modalités, sur les dimensions émotionnelles, physiques et cognitives du syndrome.
- Un lien important entre burnout et douleurs lombaires chroniques a également été établi, soulignant l’intérêt d’une prise en charge précoce. La kinésithérapie permet donc à la fois de prévenir l’aggravation physique liée au burnout et d’agir activement dans la réhabilitation globale des patients.
Cette approche bio-psycho-sociale, en lien étroit avec les autres professionnels de santé, positionne le kinésithérapeute comme un acteur clé de la prévention et du soin du burnout. Former les étudiants et sensibiliser les praticiens à ce rôle pourrait considérablement améliorer l’accompagnement des patients… et la santé mentale des soignants eux-mêmes.